60%

Lu ce matin : "Plus de 60% des entreprises françaises n'ont jamais eu recours à un designer", selon Laurent Dutheil, directeur général du Lieu du design à Paris.
Je suis certaine que c'est plus par méconnaissance de ces professions que par réel manque de moyens. Me revient un déjeuner familial où des gens ont été étonnés (et ravis) d'apprendre l'existence du métier de graphiste. Que faire pour que ces métiers sortent des cercles de connaisseurs ? Les lieux du design qui ouvrent dans plusieurs villes en ce moment vont-ils contribuer à diffuser la réalité de ces métiers ?
Nous avons effectivement besoin d'un "lieu" où nous rencontrer pour fédérer nos professions artistiques et (très) précaires, nous former dans des pratiques dont la technologie évolue vite, mais aussi d'un lieu médiatique et pédagogique à l'attention des publics. Le public des commanditaires (ou clients, la bataille terminologique n'est pas finie) qui manque de culture artistique, parce que celle-ci n'est pas enseignée à l'école, et qui navigue à vue entre les goûts personnels et les a priori du "bon goût".
Et le public des non-commanditaires, qui ne sait pas à qui s'adresser lorsqu'il pressent avoir besoin d'une traduction formelle. Ou qui a peur.

Une grande explication est nécessaire et je crois qu'il ne faut pas craindre de faire simple.
> Comment travaille-t-on avec un designer ?
De l'élaboration de la demande (rédaction du "brief" ou de l'appel d'offre) à la validation finale, en passant par la phase d'échanges et de mises au point.
> Comment choisir un collaborateur ?
Nous avons reçu cette semaine à l'atelier une lettre : "nous nous adressons à plusieurs agences de communication pour notre carte de vœux, merci de nous proposer un projet et un devis pour le 19 novembre (soit 5 jours après). Le projet retenu sera à finaliser le 20, et à envoyer chez l'imprimeur le soir-même." Autant dire que ça ne donne pas du tout envie de participer. Pourtant, ces personnes connaissaient (et donc aimaient) notre travail puisque le courrier nous était adressé. Alors pourquoi ne pas avoir organisé plusieurs rendez-vous de prise de contact, choisi une agence, et lancé la collaboration ? Quelle idée ont-ils de notre pratique pour s'adresser ainsi à des professionnels ?!
> Quels prix sont pratiqués ?
Ceci fera l'objet d'un autre billet, la question est trop épineuse et vaste...
> Comment se développe une relation de travail dans le temps ?
Sachant que les deux parties ont à y gagner, car un climat d'estime et de confiance réciproque laisse émerger une bien meilleure qualité des projets.
> Etc. etc.

1 commentaire:

  1. Selon le Design Council, je cite : "100 euros investis dans le design, c'est 230 euros de chiffre d'affaire supplémentaire !"
    De quoi inciter certains "commanditaires" à une réflexion sur la valeur ajoutée du design, qu'il soit graphique, industriel ou autre…

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